Le plan de gestion de la ressource en Eau
Le bassin versant est classé en zone de répartition des eaux (ZRE) depuis 1995, ce qui veut dire que la ressource est insuffisante pour répondre aux besoins du territoire. A l’heure actuelle, des arrêtés sécheresse sont pris toutes les années pour gérer le manque d’eau. A noter qu’un assec de 70 jours consécutifs s’est installé en 2017 sur la rivière Drôme. Un assec de plusieurs semaines a été constaté également en 2019.
Faire le point sur les besoins
Une étude de détermination des volumes prélevables globaux a été réalisée, entre mars 2010 et octobre 2012, pour faire le point sur les besoins du milieu et des usages en place.
Les constats suivants ont pu être faits :
- Les prélèvements sur le bassin hydrographique de la Drôme, tous usages confondus (eau potable, agriculture, industrie), sont d’environ 12 millions de m³ par an en moyenne sur 2002-2009, dont plus de 70 % consommés du 1er juin au 15 septembre en lien avec l’usage irrigation.
- L’hydrologie du bassin de la Drôme est naturellement très contraignante pour le milieu piscicole durant l’étiage : en théorie, aucun volume n’est prélevable sur le bassin versant en période d’étiage. Il a été proposé d’arbitrer entre un effort de réduction des prélèvements et une dégradation du milieu piscicole. Le seuil d’acceptabilité pour les espèces cibles retenues sur le bassin est de ne jamais dégrader de plus de 20 % la surface de leur habitat.
- La zone en aval de Crest est en situation de sur-prélèvement avec des phénomènes d’assecs réguliers (au moins un tous les 5 ans).
Les volumes prélevables
Les volumes prélevables par usage ont été notifiés par le Préfet le 15 juillet 2013. Pour pouvoir les respecter, il faut réduire les prélèvements de 15% du 1er juin au 15 septembre sur l’ensemble du bassin versant. Un Plan de gestion de la ressource en eau (PGRE) a été approuvé par la CLE en 2015 qui préconise des mesures de diminution de prélèvements par usage, chacun devant proposer des actions pour atteindre la réduction de prélèvement demandée (amélioration des rendements des réseaux d’AEP, évaluation de ressources de substitution et de stockage pour le milieu agricole).
La gestion quantitative présente donc globalement de grandes avancées par la validation des volumes prélevables et du PGRE mais avec des difficultés dans sa mise en œuvre notamment avec :
- le retard des projets de réduction des prélèvements pour le secteur agricole, le retard dans la lutte contre les fuites des réseaux d’AEP, sachant que les réseaux ne sont pas tous connus ; les économies réalisées rattrapées par l’augmentation des besoins.
- des données incomplètes sur les prélèvements domestiques (forages individuels notamment).
- à noter également que le secteur de la confluence est particulièrement sollicité.
Les volumes prélevables ne sont donc pas encore respectés et le premier bilan réalisé en 2018 montre une tendance à l’augmentation des volumes nécessaires à l’eau potable. Des arrêtés sècheresse sont encore pris chaque été tandis que des dérogations préfectorales sont prises concernant les débits réservés.
L’étude des volumes prélevables devra être mise à jour, à moyen terme (2023-2024), afin de prendre en compte les évolutions des prélèvements mais aussi l’impact du réchauffement climatique sur les ressources disponibles.