Le bassin versant de la Drôme : un territoire d’eau et de nature vivante

Le bassin versant de la Drôme ne se limite pas au département dont il porte le nom. Il s’agit d’un territoire hydrographique : toute goutte de pluie tombant sur ce périmètre s’écoule, directement ou indirectement, vers une seule et même rivière, la Drôme. C’est un espace cohérent pour penser la gestion de l’eau, la préservation des milieux aquatiques, la prévention des inondations ou encore la qualité des cours d’eau.

Vue aérienne d’une rivière sinueuse traversant une forêt aux couleurs automnales, avec des montagnes en arrière-plan.

La rivière Drôme : un joyau sauvage et singulier

Une rivière sauvage, vivante et rare en Europe

La rivière Drôme prend sa source à La Bâtie-des-Fonds, dans le massif du Diois, à environ 1 033 mètres d’altitude. Elle parcourt plus de 110 kilomètres avant de se jeter dans le Rhône, à la confluence située entre les communes de Loriol-sur-Drôme et Livron-sur-Drôme. La rivière Drôme est l’une des dernières rivières sauvages d’Europe : sans barrage, sans aménagement lourd, elle coule librement tout au long de son parcours.

Cette rivière vivante, changeante, évolue au gré des crues et des saisons. Son lit est mobile, souvent tressé dans sa partie médiane : les bras de rivière se croisent, se dédoublent, se rejoignent, dessinant un paysage unique et dynamique. Les zones de tressage et les ripisylves – ensemble de la végétation des berges d’un cours d’eau – qui bordent le cours d’eau abritent une biodiversité exceptionnelle, mais aussi très fragile.

Son régime hydrologique est typiquement méditerranéen à influence montagnarde : il se caractérise par des variations de débit très marquées selon les saisons. La Drôme peut ainsi connaître de fortes crues soudaines à la suite d’épisodes de pluies intenses (notamment à l’automne et au printemps), mais aussi des périodes d’étiage sévère, voire d’assecs (absence temporaire d’eau dans certains tronçons) durant l’été ou en période de sécheresse. Cette dynamique naturelle rend la rivière à la fois vivante, fragile et imprévisible.

Les affluents de la Drôme : un réseau vivant

La rivière Drôme est alimentée par un vaste réseau hydrographique comptant une cinquantaine d’affluents principaux, répartis tout au long de son cours. Ces ruisseaux, rivières et torrents participent à la richesse écologique et à la dynamique hydrologique du bassin versant. Parmi les plus notables :

  • La Roanne de Saint-Nazaire à Vercheny
  • Le Rieussec de Véronne à Saillans
  • La Sye de Cobonne à Aouste-sur-Sye
  • La Gervanne de Beaufort-sur-Gervanne à Mirabel-et-Blacons
  • La Sure, dans la vallée de Quint
  • La Brette ou encore la Saudanne, qui viennent renforcer ponctuellement le débit de la rivière.

Le linéaire cumulé des cours d’eau du bassin versant de la rivière Drôme dépasse les 1 300 kilomètres, incluant la rivière principale et ses affluents. Ces derniers jouent un rôle essentiel dans la régulation du régime hydrologique, l’alimentation en eau des milieux naturels (zones humides, ripisylves), et la connectivité des habitats aquatiques, notamment pour des espèces sensibles comme l’apron du Rhône ou la truite fario.

Chaque affluent possède ses propres caractéristiques : certains sont pérennes, d’autres intermittents ; certains descendent des pentes abruptes du Vercors, d’autres serpentent dans les plaines alluviales. Ils façonnent une mosaïque de milieux aquatiques particulièrement riche sur le bassin versant de la rivière Drôme. La Drôme et ses affluents forment un maillage complexe de confluences qui structurent la vallée et ses activités humaines.

Un enfant en gilet de sauvetage pagaie seul dans un kayak rouge sur la rivière Drôme, rejoint un groupe d’autres enfants et d’adultes sur une plage de galets.
Deux enfants en kayak sur la rivière Drôme, entourés de montagnes et de forêts, par une journée ensoleillée.
Des baigneurs profitent de la rivière Drôme, avec une vue dégagée sur les Trois Becs en arrière-plan.
Des baigneurs profitent de la rivière Drôme, avec une vue dégagée sur les Trois Becs en arrière-plan.
Chiffres clés
  • Rivière principale
    106 KM
  • Affluents
    500 KM
  • Affluents référencés (La Roanne, La Gervanne, La Sye, La Sure, Le Bez, ...)
    59
  • Communes réparties sur 3 communautés
    +80
  • Habitants (75 % vivant en aval)
    58 000
  • Espèces patrimoniales
    116
  • Territoire couvert de forêts
    50%
  • Terres cultivées (coexistante avec des zones humides fragiles)
    26%
  • Superficie du bassin versant (couvrant environ 30 % du département de la Drôme)
    1640 KM2

Biodiversité et paysages : une rivière qui accueille le vivant

Une biodiversité remarquable

La rivière Drôme et ses affluents abritent une biodiversité exceptionnelle, reflet de la diversité des milieux aquatiques. Parmi les espèces emblématiques figure :

  • Le castor d’Europe, revenu naturellement dans la vallée, il joue un rôle crucial dans la structuration des milieux aquatiques en construisant des barrages et en créant des zones humides propices à de nombreuses espèces.
  • La loutre d’Europe, espèce discrète et protégée, elle est présente dans le bassin de la Drôme, témoignant de la bonne qualité écologique des cours d’eau.
  • L’apron du Rhône, poisson endémique et en danger critique d’extinction, il trouve dans la Drôme un habitat favorable grâce à la diversité des substrats et à la qualité des eaux.
  • Les libellules, avec 31 espèces recensées dans des zones comme le marais des Bouligons, elles sont d’excellents bio indicateurs de la qualité des milieux aquatiques.
  • Les oiseaux rivulaires, tels que le cincle plongeur et le martin-pêcheur, sont fréquemment observés le long de la rivière Drôme, profitant des berges boisées et des eaux claires pour se nourrir et nicher.

La flore rivulaire est également riche, avec des espèces telles que les saules, les peupliers noirs, les joncs et diverses plantes aquatiques, qui contribuent à la stabilité des berges et offrent des habitats variés.

Cependant, cette biodiversité est menacée par des espèces invasives comme :

  • La renouée du Japon, qui colonise rapidement les berges et entre en compétition avec la végétation indigène, déstabilisant les sols et augmentant les risques d’érosion.
  • L’ambroisie à feuilles d’armoise, qui, en plus de concurrencer les espèces locales, est responsable de troubles allergiques chez l’homme.

Des paysages variés et sensibles

Le bassin versant de la rivière Drôme offre une mosaïque de paysages, allant des montagnes du Diois aux plaines alluviales, en passant par des gorges spectaculaires et des zones humides d’importance écologique.

Parmi les sites remarquables :

  • La Bâtie-des-Fonds, site de la source de la Drôme, offre un paysage préservé et sauvage, marquant le début du cours de la rivière.
  • Le Claps de Luc-en-Diois, résultat d’un éboulement massif au XVe siècle, forme un chaos rocheux impressionnant et un site d’escalade prisé.
  • Le marais des Bouligons, situé à Beaurières, est une zone humide de 65 hectares abritant une faune et une flore exceptionnelles, avec notamment 320 espèces de plantes, 73 espèces de papillons et 61 espèces d’oiseaux.
  • La réserve naturelle nationale des Ramières du Val de Drôme, s’étendant sur 346 hectares entre Allex et Livron-sur-Drôme, est un exemple de rivière en tresses, sans grands aménagements, offrant une diversité d’habitats pour de nombreuses espèces.

Ces paysages, en plus de leur beauté, jouent un rôle essentiel dans la régulation hydrologique, la préservation de la biodiversité et le maintien des services écosystémiques.

Vue aérienne de la rivière Drôme serpentant au cœur d’une végétation automnale, avec les montagnes en arrière-plan.
Vue aérienne de la rivière Drôme serpentant au cœur d’une végétation automnale, avec les montagnes en arrière-plan.

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