Le bassin versant de la Drôme : un territoire d’eau et de nature vivante

Le bassin versant de la Drôme ne se limite pas au département dont il porte le nom. Il s’agit d’un territoire hydrographique : toute goutte de pluie tombant sur ce périmètre s’écoule, directement ou indirectement, vers une seule et même rivière, la Drôme.

C’est un espace cohérent pour penser la gestion de l’eau, la préservation des milieux aquatiques, la prévention des inondations ou encore la qualité des cours d’eau. Ce bassin regroupe environ 80 communes, réparties sur trois communautés de communes, avec des activités humaines intimement liées à la rivière : agriculture (Clairette de Die, ail de la Drôme), élevage (fromage AOP Picodon), tourisme, cadre de vie…

La rivière Drôme : un joyau sauvage et singulier

Une rivière sauvage, vivante et rare en Europe

La rivière Drôme prend sa source à La Bâtie-des-Fonds, dans le massif du Diois, à environ 1 033 mètres d’altitude. Elle parcourt plus de 110 kilomètres avant de se jeter dans le Rhône, à la confluence située entre les communes de Loriol-sur-Drôme et Livron-sur-Drôme. La rivière Drôme est l’une des dernières rivières sauvages d’Europe : sans barrage, sans aménagement lourd, elle coule librement tout au long de son parcours.

Cette rivière vivante, changeante, évolue au gré des crues et des saisons. Son lit est mobile, souvent tressé dans sa partie médiane : les bras de rivière se croisent, se dédoublent, se rejoignent, dessinant un paysage unique et dynamique. Les zones de tressage et les ripisylves – ensemble de la végétation des berges d’un cours d’eau – qui bordent le cours d’eau abritent une biodiversité exceptionnelle, mais aussi très fragile.

Son régime hydrologique est typiquement méditerranéen à influence montagnarde : il se caractérise par des variations de débit très marquées selon les saisons. La Drôme peut ainsi connaître de fortes crues soudaines à la suite d’épisodes de pluies intenses (notamment à l’automne et au printemps), mais aussi des périodes d’étiage sévère, voire d’assecs (absence temporaire d’eau dans certains tronçons) durant l’été ou en période de sécheresse. Cette dynamique naturelle rend la rivière à la fois vivante, fragile et imprévisible.

Les affluents de la Drôme : un réseau vivant

La rivière Drôme est alimentée par un vaste réseau hydrographique comptant une cinquantaine d’affluents principaux, répartis tout au long de son cours. Ces ruisseaux, rivières et torrents participent à la richesse écologique et à la dynamique hydrologique du bassin versant. Parmi les plus notables :

La Roanne de Saint-Nazaire à Vercheny
Le Rieussec de Véronne à Saillans
La Sye de Cobonne à Aouste-sur-Sye
La Gervanne de Beaufort-sur-Gervanne à Mirabel-et-Blacons
La Sure, dans la vallée de Quint
La Brette ou encore la Saudanne, qui viennent renforcer ponctuellement le débit de la rivière.

Le linéaire cumulé des cours d’eau du bassin versant de la rivière Drôme dépasse les 1 300 kilomètres, incluant la rivière principale et ses affluents. Ces derniers jouent un rôle essentiel dans la régulation du régime hydrologique, l’alimentation en eau des milieux naturels (zones humides, ripisylves), et la connectivité des habitats aquatiques, notamment pour des espèces sensibles comme l’apron du Rhône ou la truite fario.

Chaque affluent possède ses propres caractéristiques : certains sont pérennes, d’autres intermittents ; certains descendent des pentes abruptes du Vercors, d’autres serpentent dans les plaines alluviales. Ils façonnent une mosaïque de milieux aquatiques particulièrement riche sur le bassin versant de la rivière Drôme. La Drôme et ses affluents forment un maillage complexe de confluences qui structurent la vallée et ses activités humaines.

 

Biodiversité et paysages : une rivière qui accueille le vivant

Une biodiversité remarquable

La rivière Drôme et ses affluents abritent une biodiversité exceptionnelle, reflet de la diversité des milieux aquatiques. Parmi les espèces emblématiques figure :
Le castor d’Europe, revenu naturellement dans la vallée, il joue un rôle crucial dans la structuration des milieux aquatiques en construisant des barrages et en créant des zones humides propices à de nombreuses espèces.
La loutre d’Europe, espèce discrète et protégée, elle est présente dans le bassin de la Drôme, témoignant de la bonne qualité écologique des cours d’eau.
L’apron du Rhône, poisson endémique et en danger critique d’extinction, il trouve dans la Drôme un habitat favorable grâce à la diversité des substrats et à la qualité des eaux.
Les libellules, avec 31 espèces recensées dans des zones comme le marais des Bouligons, elles sont d’excellents bio indicateurs de la qualité des milieux aquatiques.
Les oiseaux rivulaires, tels que le cincle plongeur et le martin-pêcheur, sont fréquemment observés le long de la rivière Drôme, profitant des berges boisées et des eaux claires pour se nourrir et nicher.

La flore rivulaire est également riche, avec des espèces telles que les saules, les peupliers noirs, les joncs et diverses plantes aquatiques, qui contribuent à la stabilité des berges et offrent des habitats variés.

Cependant, cette biodiversité est menacée par des espèces invasives comme :
La renouée du Japon, qui colonise rapidement les berges et entre en compétition avec la végétation indigène, déstabilisant les sols et augmentant les risques d’érosion.
L’ambroisie à feuilles d’armoise, qui, en plus de concurrencer les espèces locales, est responsable de troubles allergiques chez l’homme.

Ce site utilise des témoins (cookies)

Nous et nos partenaires utilisons des témoins pour améliorer votre expérience et comprendre comment nos plateformes numériques sont utilisées. Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus.

Politique de confidentialité

Préférences

Témoins nécessaires