Le PGEF : redonner de l’espace à la rivière Drôme

Les aménagements et pratiques humaines, parfois anciennes, ont entraîné un enfoncement du lit de la rivière et la diminution de sa liberté de divagation, impactant ainsi fortement son fonctionnement naturel.

Cela entraîne plusieurs conséquences :

• Violence des crues accentuée : l’eau ne peut plus s’étaler, elle se concentre et accélère.
• Dégradation des milieux : la biodiversité régresse, les habitats se détériorent.
• Ralentissement de la recharge des nappes : un lit trop profond ou trop canalisé coupe les échanges avec les eaux souterraines.
• Baisse de la qualité de l’eau : les fonctions de filtration naturelle se perdent.

Face à cela, une solution émerge : redonner un espace fonctionnel pour les cours d’eau, c’est-à-dire un espace suffisant, dans lequel la rivière Drôme et le Bez peuvent éroder, divaguer, ralentir, infiltrer.

Le PGEF repose sur un principe simple : si l’on veut que la rivière Drôme et le Bez remplissent leurs fonctions, il faut leur rendre une partie de son lit naturel. Cela permet de :

• Limiter les inondations et les crues en amont et en aval,
• Maintenir la dynamique naturelle des berges et du lit,
• Protéger les zones humides, la ripisylve, et les corridors écologiques,
• Renforcer la qualité de l’eau et la recharge des nappes phréatiques.

Concrètement, la démarche a permis de délimiter un espace pour la Drôme, depuis sa confluence avec le Rhône à sa confluence avec le Bez, et pour le bez jusqu’à Châtillon-en-Diois, à partir de critères hydrauliques (zones inondables), morphologiques (mobilité du lit) et écologiques (zones naturelles).

Cette démarche, guidée par la concertation avec les acteurs locaux, s’ancre dans une logique de gestion intégrée des rivières.

Validé par la Commission locale de l’eau (CLE) en 2019, le PGEF est un document opérationnel du SAGE Drôme. Il fixe des objectifs clairs et propose des actions concrètes, parmi lesquelles :

• Mesures de préservation : préserver les zones naturelles existantes, mettre à jour les limites du domaine public fluvial, régulariser les occupations.
• Mesures de restauration : traiter les décharges, restaurer la mobilité latérale du lit, acquérir du foncier stratégique.
• Mesures de gestion : entretenir les berges, suivre l’évolution de l’espace, sensibiliser les riverains.

Il participe également au volet résilience de la stratégie d’adaptation au changement climatique protection des milieux et activités humaines durables.

Il prend en compte les enjeux agricoles, les activités touristiques et les besoins des habitants. Il est appelé à s’étendre sur d’autres secteurs du bassin versant de la Drôme.