Le PGRS : protéger les ressources stratégiques pour l’eau potable

Dans la vallée de la Drôme, l’eau est au cœur de nombreux usages : consommation humaine, irrigation, loisirs, milieux naturels. Mais cette ressource, précieuse et fragile, est soumise à des pressions croissantes : sécheresses plus longues, crues soudaines, pollution diffuse ou encore augmentation des besoins.

Pour garantir à long terme l’accès de tous à une eau potable de qualité, le plan de gestion des ressources stratégiques (PGRS) constitue un outil majeur. Il permet d’identifier les réserves naturelles les plus importantes, de mieux comprendre leur fonctionnement et d’organiser leur protection pour les générations actuelles et futures.

Enfant buvant à une fontaine de village – symbole de l’accès à l’eau potable dans la vallée de la Drôme

Pourquoi protéger les ressources stratégiques en eau ?

Dans le bassin Rhône-Méditerranée, 77 % de l’alimentation en eau potable (AEP) repose sur des nappes souterraines. Ces réservoirs invisibles fournissent une eau de bonne qualité, mais leur disponibilité n’est pas garantie à long terme. Le changement climatique fragilise leur recharge naturelle, tandis que les activités humaines (urbanisation, pollution par les pesticides, hydrocarbures ou nitrates, prélèvements excessifs) augmentent les risques de pollution.

Face à ces menaces, le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) Rhône-Méditerranée a inscrit dans ses priorités la préservation des ressources stratégiques : des aquifères ou nappes souterraines qui doivent être protégés car ils constituent la base de l’approvisionnement futur en eau potable.

Ces ressources peuvent être déjà exploitées et donc essentielles pour des milliers d’habitants, ou encore peu ou pas utilisées mais présentant une forte potentialité et une vulnérabilité limitée, ce qui en fait un capital à préserver.

Dans la vallée de la Drôme, trois grands ensembles ont été identifiés comme stratégiques :

  • les alluvions de la Drôme (notamment autour d’Allex, Grâne, Livron et Loriol),
  • les systèmes karstiques du Vercors (Gervanne et Rays/Glandasse),
  • la molasse miocène du Bas Dauphiné (secteur Montoison-Ambonil).

Les missions du plan de gestion des ressources stratégiques

Le plan de gestion des ressources stratégiques (PGRS) vise à garantir, dans le temps long, la préservation de qualité de l’eau. Il s’articule autour de plusieurs objectifs :

  1. Identifier et caractériser les ressources stratégiques : analyses de terrain, suivi chimique (nitrates, pesticides, solvants…), étude de la recharge et des pressions existantes.
  2. Délimiter des zones de sauvegarde : secteurs d’alimentation directe des nappes, sur lesquels la protection doit être renforcée, avec notamment les zones de sauvegarde exploitées (ZSE) – captages actuels qui nécessitent une protection immédiate – et zones de sauvegarde non exploitées actuellement (ZSNEA) – réserves potentielles pour l’avenir.
  3. Définir des mesures de protection adaptées : reconnaissance de l’usage eau potable comme prioritaire, intégration des enjeux dans les documents d’urbanisme, limitation de certaines activités à risque, création de zones tampons naturelles pour améliorer la recharge.
  4. Anticiper les besoins futurs : accompagner les collectivités et syndicats d’eau pour mieux sécuriser leurs réseaux, prévoir des interconnexions en cas de pollution ou de sécheresse et préparer les captages de demain.

Cette démarche associe les collectivités, syndicats d’eau, Parc naturel régional du Vercors, Département de la Drôme et Agence de l’eau, dans une logique de concertation territoriale.

Les avancées déjà réalisées et les défis à venir

La mise en œuvre du PGRS dans la vallée de la Drôme a déjà permis plusieurs avancées concrètes :

 

  • État des lieux des nappes : un diagnostic détaillé a été réalisé, confirmant que les alluvions de la Drôme figurent aujourd’hui parmi les principales sources d’eau potable pour les grandes communes du secteur. Leur qualité est globalement bonne, malgré quelques traces de nitrates et pesticides.
  • Suivi renforcé des captages existants (ZSE) : par exemple, le captage de La Négociale (45 % de l’alimentation en eau du SIE Drôme Rhône) est surveillé de près, car il vieillit et devra être renouvelé d’ici une dizaine d’années. D’autres captages comme Domazane ou Les Pues/La Gare à Allex ont été sécurisés par des interconnexions.
  • Identification de réserves futures (ZSNEA) : certains secteurs (sud-ouest de Loriol, aval de Grâne, amont Grâne-Les Roures) présentent un potentiel intéressant pour de nouveaux captages à moyen et long terme.
  • Mutualisation des données : les services techniques partagent désormais leurs informations, permettant une meilleure réactivité face aux crises.
  • Prise en compte dans l’aménagement du territoire : les résultats du PGRS alimentent les documents d’urbanisme, afin que les projets (nouvelles zones résidentielles, agricoles ou touristiques) reprennent à leur compte les mesures visant la préservation de la qualité de l’eau.
  • Concertation et sensibilisation : ateliers avec les acteurs locaux et communication auprès des habitants permettent d’expliquer les enjeux et d’encourager les économies d’eau.

À terme, chaque ressource stratégique devra disposer de son propre plan de gestion. Celui des alluvions de la Drôme, déjà avancé, constitue un exemple concret de la démarche. Le PGRS s’inscrit sur le temps long (50 à 100 ans) afin d’assurer une vision durable et partagée de la gestion de l’eau.

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