Surveiller la rivière Drôme et améliorer la connaissance

La surveillance de la rivière Drôme repose sur un large réseau d’acteurs scientifiques, techniques et associatifs. Chacun contribue à améliorer les connaissances sur la ressource en eau, la qualité des milieux et les usages:

• La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) suit les débits des cours d’eau et les niveaux des nappes grâce à des stations permanentes réparties sur tout le bassin.
• Le Syndicat mixte de la rivière Drôme complète ce dispositif avec des stations locales de suivi des débits des rivières et des niveaux et des nappes, des jaugeages ponctuels de débits, notamment sur les secteurs sensibles; il dispose également d’un réseau de sondes de mesures de températures et effectue des relevés topographiques pour suivre l’engravement des lits en lien avec l’IGN.
• L’Agence régionale de santé (ARS) surveille la qualité de l’eau potable et des zones de baignade.
• Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) suit la hauteur des nappes phréatiques, indicateur fondamental de la ressource en eau souterraine.
• Le département de la Drôme et l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse mènent des suivis sur la qualité chimique et écologique des rivières.

Ce maillage est enrichi par les données produites localement par la Fédération de pêche de la Drôme (suivis piscicoles, température), les associations naturalistes (LPO, FRAPNA, Sympetrum), et le Parc naturel régional du Vercors.

Le Syndicat mixte de la rivière Drôme coordonne l’ensemble du dispositif de surveillance via son observatoire de la rivière Drôme. Véritable centre de ressources, cet observatoire produit, centralise, analyse et valorise une grande diversité de données environnementales essentielles à la gestion durable du bassin versant.

Il s’appuie sur trois grands axes de suivi :

• la quantité d’eau : débits des cours d’eau, niveaux des nappes phréatiques, volumes prélevés ;
• la qualité de l’eau : température, oxygène dissous, nitrates, phosphates et autres paramètres physico-chimiques ;
• les milieux aquatiques : présence et état de la faune, de la flore, des habitats, indicateurs biologiques.

Ces données sont issues de stations de mesure (notamment celles de la DREAL et du Syndicat), d’observatoires locaux et de partenariats techniques (BRGM, Météo-France, réseau ROMMA, etc.).

Les indicateurs ainsi recueillis permettent :

• de caractériser l’état écologique des rivières,
• de détecter les déséquilibres (pollution, érosion, sécheresse, température…),
• de prioriser les interventions sur le terrain,
• de mesurer l’impact des activités humaines et des mesures correctives engagées dans les politiques publiques de l’eau (PTGE, SAGE, PPE, PGRS, PGEF, PAPI…).

Tous ces éléments sont mis à disposition des collectivités, bureaux d’études, agriculteurs, associations et habitantes et habitants du territoire. Ce partage des connaissances alimente une culture commune de l’eau et favorise une mobilisation collective pour préserver la rivière Drôme, ses affluents et l’ensemble de ses milieux naturels.

En période de sécheresse, la surveillance hydrologique est renforcée. Des relevés en continu et ponctuels permettent de suivre l’évolution des niveaux d’eau en temps réel, d’alerter les partenaires du bassin versant, de participer aux cellules de veille départementales (comme le comité sécheresse) et de coordonner les réponses opérationnelles avec les services de l’État et les collectivités concernées.

Les données recueillies sont transmises à la Préfecture, qui les analyse en lien avec celles d’autres partenaires (Météo-France, Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, BRGM, etc.). Cette analyse partagée permet de déclencher, ajuster ou lever les niveaux d’alerte sécheresse ou inondation de manière concertée et adaptée aux réalités locales.

En étant comparés aux séries historiques, ces indicateurs permettent aussi de mieux anticiper les évolutions futures du climat et de la ressource, en orientant les décisions stratégiques à long terme, notamment en matière de partage de l’eau, d’aménagement du territoire ou de gestion des usages prioritaires.

Les données collectées sur la rivière Drôme — qu’il s’agisse des débits, de la qualité de l’eau, des usages ou de la biodiversité — ne sont pas seulement utilisées pour la veille environnementale : elles guident les décisions à toutes les échelles du bassin versant.

Elles alimentent les documents de planification comme le schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE Drôme), le projet de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE), le plan pluriannuel d’entretien (PPE), le plan de gestion de la ressource stratégique (PGRS) ou encore le plan de gestion de l’espace fonctionnel (PGEF).

Grâce à cette base de connaissances partagée, le Syndicat mixte de la rivière Drôme et ses partenaires peuvent :

• cibler les zones prioritaires,
• ajuster les interventions selon les besoins réels,
• mesurer l’efficacité des actions engagées,
• anticiper les effets du changement climatique sur la ressource.

Les cartes thématiques, les images aériennes (drone, IGN), les plateformes en ligne et les rapports de suivi sont mis à disposition des communes, bureaux d’études, agriculteurs, associations ou habitantes et habitants, pour des projets qui nécessitent une connaissance de la ressource et des milieux aquatiques ou pour plus généralement favoriser une culture commune de l’eau et renforcer la mobilisation collective.