PGSZH : protéger les zones humides de la rivière Drôme

Les zones humides de la Drôme sont rares, vulnérables mais essentielles. Elles sont intimement liées au fonctionnement des cours d’eau. Ces milieux naturels filtrent l’eau, régulent les crues, stockent du carbone, abritent une biodiversité unique. Pourtant, elles ne couvrent que 2% du territoire du schéma d’aménagement des zones humides (SAGE Drôme). Pour mieux les préserver, un plan de gestion stratégique des zones humides (PGSZH) a été adopté fin 2024, après deux années de travail et de concertation avec tous les acteurs concernés. Ce nouvel outil de planification vise à mettre en œuvre une politique cohérente en faveur de la gestion et de la préservation de ces zones humides.

 

Vue d’une zone humide boisée traversée par un petit cours d’eau calme, entourée de végétation dense et d’arbres élancés.

Pourquoi préserver les zones humides de la Drôme ?

Par temps de crue, la Drôme déborde parfois de son lit. Certaines prairies ou sous-bois restent humides parfois même en plein été. Ces milieux naturels, souvent discrets et méconnus, sont appelés zones humides. Marais, prairies humides, forêts riveraines ou ripisylves, tous sont étroitement liés au bon fonctionnement des cours d’eau. En fonctionnant comme des éponges naturelles, elles restituent l’eau en période de sécheresse.

Mais dans le bassin versant de la Drôme, ces milieux sont peu nombreux et très vulnérables. En 2023, la mise à jour de l’inventaire a permis d’identifier 259 zones humides avérées, couvrant une surface de 3786 hectares. Cela représente moins de 2 % à l’échelle du SAGE Drôme.

Et ces espaces sont sous pression :

  • prélèvements en nappe,
  • drainage ou remblaiement,
  • urbanisation croissante,
  • pollutions potentielles d’origine agricole,
  • fermeture naturelle des milieux,
  • impacts du changement climatique,
  • espèces exotiques envahissantes.

Ces pressions fragilisent les fonctions écologiques, hydrologiques et régulatrices des zones humides. Elles filtrent moins bien l’eau, stockent moins l’eau en période de crue, hébergent moins de biodiversité.

C’est pour faire face à ces menaces qu’a été lancé un plan de gestion stratégie des zones humides à l’échelle du SAGE Drôme.

Les priorités du plan de gestion des zones humides

Le PGSZH n’est pas un outil réglementaire. Il ne donne pas d’obligation, mais trace une feuille de route claire, coconstruite avec les acteurs locaux. Il a été élaboré en 2023-2024 et validé en décembre 2024 par la Commission Locale de l’Eau, qui réunit des élus, des agriculteurs, des associations, des usagers de l’eau…

Trois grandes orientations stratégiques guident le plan :

1. Animation, mobilisation, communication

Beaucoup de zones humides ne bénéficient pas de documents de gestion, seules celles bénéficiant d’un statut de protection ont un plan de gestion actuellement (Réserve Nationale des Ramières sur Allex Grâne, Marais des Bouligons Luc-en-Diois, Marais des Nays à Saint-Roman). Le PGSZH prévoit de mieux informer les acteurs concernés grâce à un « porter à connaissance » accessible à tous. Il s’agira aussi de sensibiliser les propriétaires des terrains concernés et les agriculteurs, souvent en première ligne, à la gestion durable de ces espaces naturels, et de mobiliser le grand public sur le sujet avec des outils de sensibilisation adaptés : expositions, fête de la nature, balades commentées, vidéos pédagogiques, etc.

2. Connaissance et suivi

Protéger sans connaître, c’est difficile. Le plan prévoit d’approfondir la connaissance du fonctionnement des zones humides, via des études d’approfondissement (réseau de drainage, zones humides sentinelles). Il s’agira aussi de mieux définir les espaces de bon fonctionnement autour des zones humides, pour cibler les futures actions.

3. Préservation et restauration

La finalité du plan est d’agir sur le terrain. Cela doit passer, tout d’abord, par la création d’une cellule d’assistance technique des zones humides (CATZH) à destination des acteurs du territoire. Cette cellule pourra accompagner les communes, les élus locaux, les agriculteurs et propriétaires terriens à mieux gérer leurs parcelles et terrains humides en bordure de cours d’eau – voire à restaurer certains sites dégradés – soutenir des chantiers de restauration écologique, ou conseiller les élus dans leur politique d’aménagement du territoire. L’objectif est bien de réduire les pressions sur ces zones humides et, lorsque c’est possible, de restaurer leur fonctionnement naturel.

Le plan de gestion zones humides 2024-2030 en action

Le plan de gestion des zones humides du bassin versant de la Drôme a été validé à l’unanimité en décembre 2024. Il est opérationnel jusqu’en 2030. Sa mise en œuvre est coordonnée par le Syndicat mixte de la rivière Drôme.

Ce dernier n’assure la maîtrise d’ouvrage que d’une partie des actions. D’autres devront être portées par des partenaires techniques ou des structures locales, selon les projets. Un comité de pilotage assure le suivi régulier du plan de gestion.

Toutes les zones humides ne seront pas concernées immédiatement. Une programmation de sites prioritaires sera faite chaque année, en fonction des opportunités, de la faisabilité des actions et de l’engagement des propriétaires fonciers.

Ce plan est évolutif. Il pourra s’adapter au fil des ans, selon les retours d’expérience et des nouveaux enjeux identifiés avec les partenaires techniques et financiers.

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