À l’occasion du festival Le Grand Plouf qui s'est déroulé le vendredi 13 et samedi 14 juin 2025 à Die, et en partenariat avec la radio RDWA, nous sommes allés à votre rencontre pour vous tendre le micro. Au fil des échanges, vous nous avez parlé de vos souvenirs, de vos usages, de vos connaissances sur la rivière Drôme. Ces voix collectées lors d’un micro-trottoir donnent naissance à une série de capsules audio sensibles, à découvrir tout au long de l’été… au fil de l’eau. Et pour prolonger l’écoute en lecture, nous avons glissé ici-bas quelques réponses, éclairages et pistes de réflexion.
Les barrages nuisent-ils à la rivière Drôme ?
Les barrages de galets, c’est beau, c’est ludique… mais est-ce vraiment bon pour la rivière ? Ce n’est pas toujours simple de savoir si ces constructions ont un impact, ni comment l’expliquer quand c’est le cas. Voici vos ressentis, vos doutes, vos idées — et les éclairages que nous pouvons y apporter.
Notre réponse : généralement créés de manière temporaire par les baigneurs, les barrages de galets nuisent au bon fonctionnement de la rivière. Ces amas freinent l’écoulement naturel de l’eau, empêchent les poissons de circuler, bloquent le transport des sédiments et asphyxient certaines zones de la rivière. Préserver la libre circulation de l’eau et des espèces est essentielle pour maintenir une rivière en bonne santé.
Peut-on boire l’eau de la rivière Drôme ?
L’eau de la Drôme semble claire, fraîche, naturelle… mais est-elle vraiment potable ? Dans cette capsule, vous nous dites ce que vous en pensez — et on vous explique pourquoi cette question mérite d’être posée.
Notre réponse : Non, l’eau de la rivière n’est pas potable en l’état. Même si elle peut paraître propre, elle peut contenir des bactéries, des résidus agricoles ou des polluants invisibles. L’eau potable du territoire provient majoritairement des eaux souterraines, moins vulnérables aux pollutions de surface. Prélevée dans les sources ou à partir de forages, elle est traitée dans des unités de potabilisation avant d’être distribuée dans les réseaux d’eau potable. L’eau du robinet est analysée régulièrement pour garantir sa potabilité, mais l’eau de la rivière ne l’est pas.
Quelles espèces vivent dans la rivière Drôme ?
Poissons, plantes, insectes… La rivière Drôme est un écosystème vivant. Vous avez tenté de nommer ses habitants, parfois avec certitude, parfois avec poésie — on complète avec quelques repères.
Notre réponse : la rivière Drôme est un véritable réservoir de biodiversité. Elle abrite :
- des poissons comme la truite fario, le blageon, le barbeau, ou encore l’apron, une espèce protégée et endémique du bassin Rhône-Méditerranée ;
- des oiseaux emblématiques comme le martin-pêcheur, le guêpier, le héron cendré ;
- des amphibiens, des insectes aquatiques (dont de nombreuses libellules, la Drôme étant reconnue pour leur diversité), et même des castors ou la loutre.
La présence de ces espèces témoigne d’une bonne qualité écologique… Mais leur équilibre reste fragile et un effondrement des peuplements piscicoles est récemment observé, en partie dû à l’augmentation de température des cours d’eau.
A qui appartient la rivière Drôme ?
La rivière traverse des communes, des terrains privés, des zones naturelles mais qui en est responsable ? Vous avez donné vos réponses, souvent pleines de bon sens — on vous aide à y voir plus clair..
Notre réponse : la rivière Drôme est un bien commun. Elle n’appartient à personne en particulier mais est gérée par l’État. Son lit naturel (le fond de la rivière) appartient au domaine public fluvial, tandis que les berges sont souvent privées. La gestion de l’eau, des usages et des milieux aquatiques sont encadrés par différents acteurs publics, comme les communes, le Département, le syndicat de rivière et l’Agence de l’eau. Le Département de la Drôme a confié la gestion opérationnelle de la rivière au syndicat mixte de la rivière Drôme, qui coordonne les actions de préservation, d’entretien et de sensibilisation.
La rivière Drôme est une rivière sauvage, que cela signifie-t-il ?
Ce mot vous parle, vous inspire… mais que recouvre-t-il vraiment ? Dans cette capsule, on explore avec vous ce que veut dire "sauvage" pour une rivière — entre perception et réalité écologique.
Notre réponse : une rivière dite "sauvage" est une rivière non aménagée, sans grand barrage ni canalisation, qui suit encore son cours naturel. Cela lui permet de s’adapter librement, de créer des milieux variés, et d’abriter une biodiversité remarquable. La Drôme est un exemple rare en France.
Où la rivière Drôme prend-elle sa source ?
Beaucoup la connaissent en aval, mais peu savent vraiment où elle naît. Petite remontée à la source avec vos souvenirs et nos précisions géographiques.
Notre réponse : la Drôme prend sa source à La Bâtie-des-Fonds, dans les montagnes du Diois, à plus de 1000 mètres d’altitude, près de la station Val Drôme. Elle parcourt ensuite 110 km et se jette dans le Rhône à Loriol-sur-Drôme / Livron-sur-Drôme, en limite de la Drôme et de l’Ardèche. Il faut toutefois souligner que plusieurs affluents karstiques provenant du Vercors apportent une part considérable de l’eau de la rivière Drôme, notamment le Bez (Archianne) et la Gervanne.
La rivière Drôme est une rivière en tresse, que cela signifie-t-il ?
Cette expression intrigue, amuse, questionne… Entre les galets, les bras secondaires et le vocabulaire scientifique, cette capsule vous aide à comprendre ce que cela veut dire — et pourquoi c’est précieux.
Notre réponse : une rivière en tresse est un cours d’eau qui se divise en plusieurs bras, entrecoupés de bancs de galets. Ce type de morphologie naturelle se forme dans les plaines alluviales, comme entre Die et Livron. Cela favorise la biodiversité et rend la rivière plus résiliente car son lit peut évoluer et s’étaler lors de crue. La rivière Drôme est cependant fortement endiguée de Crest à Allex.
Que faites-vous pour prendre soin de la rivière Drôme ?
Geste du quotidien ou engagement plus large : chacun agit à sa manière. Vous nous avez partagé vos initiatives, petites ou grandes — et on vous propose quelques pistes en plus.
Notre réponse : Chacun peut agir à son échelle :
- ne pas jeter de produits dans les toilettes ou les caniveaux,
- en économisant l’eau chez soi, au jardin et dans toutes ses activités,
- en évitant les produits chimiques au jardin,
- en participant à des actions citoyennes ou associatives (ramassage de déchets, plantations…),
- en prenant conscience du lien entre alimentation et consommation d’eau,
- en respectant la rivière lors des baignades ou balades.
Quelle est votre relation à la rivière Drôme ?
La Drôme, on l’aime, on la regarde, on s’y baigne, on y pense. Dans cette capsule, ce sont vos mots, vos liens sensibles, qui dessinent le portrait, cette rivière vivante qui nous est si chère.
Quels sont vos meilleurs souvenirs avec la rivière Drôme ?
Moments d’enfance, baignades d’été, balades ou rencontres… Ces souvenirs racontent l’attachement profond que vous portez à la rivière — et montrent à quel point elle fait partie de nos vies à toutes et tous.
Ces capsules audio témoignent de la richesse des regards que nous portons collectivement sur la rivière Drôme. Elles nous rappellent combien cette rivière est vivante, précieuse, et liée à nos usages, nos émotions, nos mémoires.
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