Préhistoire -100 000 à -3 000 ans av J.C.

Les Néandertaliens habitaient la vallée de la Drôme. Des vestiges ont été trouvés sur Saint Roman, sur un plateau qui leur permettait de dominer la vallée et de surveiller les déplacements des troupeaux pour la chasse. Le lit de la Drôme était bien plus haut qu’il ne l’est aujourd’hui.

De l’Antiquité à l’Epoque Romaine - 3 000 av J.C. à 476

Les Voconces, peuple gaulois conquis par les Romains vers 125-120 av. J.-C., ont placé une de leurs capitales dans la vallée de la Drôme, à Luc-en-Diois. Plus de deux siècles plus tard, la capitale fut transférée à Die et Luc perdit peu à peu son importance. Quant à Saillans, Aouste-sur-Sye et Vologate (dernière étape avant de passer le col de Cabre), il s’agissait plutôt de « stations service » où on pouvait trouver une auberge, un maréchal-ferrant, etc. Les villes étaient tenues loin des cours d’eau qui présentaient de nombreux méandres et des zones marécageuses. Cela permettait de se protéger des crues et des infections éventuelles.

Les Romains ont beaucoup construit pour dominer la rivière. Ils ont bâti des digues (Die, Luc-en-Diois), des ponts (Pont Rompu de Die tombé au XIIIe siècle, pont de Aouste-sur-Sye détruit en 1944, pont sur le Bez, etc.). La vallée de la Drôme était, en effet, très empruntée et la voie romaine transalpine était le chemin le plus court pour traverser les Alpes en hiver.

Les romains ont canalisé l’eau à l’aide d’aqueducs dès le Ier siècle (vestiges connus à Valcroissant et Romeyer), ce qui permettait d’approvisionner les villes en eau potable sans puiser dans la rivière qui servait d’égout. Le système était en gravitaire avec des siphons pour remonter les dénivelés. En premier lieu, ces aqueducs alimentaient les fontaines publiques où chacun venait puiser l’eau et dont le surplus permettait d’évacuer les égouts. Ils alimentaient également les thermes publics (des vestiges de thermes du IIe siècle existent à Aix-en-Diois). Enfin, si le débit était suffisant, ils approvisionnaient les habitations privées. L’eau potable était issue de citernes : celles du fortin romain du Pic de Luc pouvaient contenir environ  500 m3.

Au niveau agricole, l’irrigation était connue et servait pour les cultures vivrières. Le mouton était l’élevage principal tandis que la vigne, la culture la plus répandue. Au Ier siècle, Pline citait l’existence d’un vin doux tardif dont la fermentation était retardée en stockant les amphores dans les eaux des torrents… Peut-être était-ce l’ancêtre de la Clairette ? Les sources étaient également vénérées comme celle d’Aix-en-Diois où il a été retrouvé une inscription évoquant les dieux Bormanous et Bormana.

La force motrice des cours d’eau était utilisée dès le Ier siècle. Il est possible que le déplacement de la capitale romaine de Luc-en-Diois à Die, au IIe siècle, soit en partie lié à cette découverte : les ravins de Luc ne se prêtaient pas à l’implantation de moulins tandis que la Meyrosse offrait un débit intéressant.

A l’époque romaine, le lit de la rivière était d’environ 2 m en dessous du niveau actuel à Die.