Le XVIIIe s. (celui des Lumières) et les suivants

Au quotidien, la rivière servait toujours d’égouts, bien sûr, comme dans la plupart des régions de France et du monde. On y lavait le linge aussi. La grande lessive avait lieu une fois par an et le savon n’a pris que tard la place de la cendre. Le métier de lavandières professionnelles existait alors.

Jusqu’en 1850 environ, l’eau était utilisée pour de nombreuses activités industrielles. Cette force motrice permettait l’implantation d’usines avant la révolution industrielle, comme à Die sur les canaux de la Meyrosse. Pour être plus efficace sur ce cours d’eau peu profond, on utilisait des bras très longs, qui traversaient le cours d’eau et étaient équipés d’une multitude de petites roues plutôt qu’une roue unique. Dans ces usines, on travaillait à la fois la farine, les noix et le bois.

L’endiguement de la Drôme à Saillans était couplé à un canal pour alimenter les usines.

On trouvait une multitude de petites usines implantées le long des cours d’eau dont l’énergie était fournie par des roues à aubes :

  • des papeteries, comme à Mirabel et-Blacons ou Ponet et St Auban, qui utilisaient également le bois local,
  • des moulins,
  • du travail de la soie, des filatures, du tissage,
  • des poteries, une faïencerie à Vercheny
  • des chapelleries qui utilisaient les poils de castors et de ragondins importés des EtatsUnis,
  • des tanneries.

En dehors de ces petites installations, la Drôme n’a jamais été réellement exploitée pour sa force motrice. Pourtant, Aouste-sur-Sye fut plus tard l’implantation d’une des premières centrales hydroélectriques de France !

L’irrigation a été pratiquée très tôt à l’aval, plus propice à l’agriculture. Les digues, que l’on connait aujourd’hui sur ce secteur, ont été en grande partie créées pour gagner des terres fertiles sur la rivière.

Sur l’amont, le Lac du Claps fut acheté par le Monastère des Chartreux au XVIIIe s. pour en consommer les poissons. De nouveaux propriétaires l’asséchèrent progressivement pour le cultiver.

Dans les villages, de nombreux points d’eau furent aménagés comme lavoirs et comme abreuvoirs sur les chemins de transhumance.

Au niveau culturel, des joutes étaient pratiquées par les hommes du Rhône depuis le XIVe s. Elles ont leur origine dans la sauvegarde de la population que les fréquentes crues du Rhône mettaient en danger. Petit à petit, le jeu et la compétition entre villages ont conduit à créer des fêtes nautiques.

Le tourisme naquit fin du XIXe s. Le Vercors attirait les visiteurs pour la beauté de ses sites naturels. Début 1900, s’ajouta une dimension sanitaire aux voyages. Les sources thermales furent exploitées pour soigner les malades.