Un constat : La surexploitation des cours d’eau

Depuis de nombreuses années, un grand nombre de cours d’eau ont vu leur fonctionnement perturbé et leur état se dégrader du fait du fait d’actions humaines de grandes ampleurs. Permis elles, sur la Drôme, on retiendra la construction des grands ouvrages d’endiguement (XIXème siècle) et les opérations d’extraction massives dans le cours d’eau (1950 à 1990). 

Plus récemment, c’est face à la forte demande en bois, que les forêts riveraines des cours d’eau se trouvent menacées. Si ces travaux ont, à une époque, répondue à un besoin de développement économique, ils ont eu des conséquences graves sur le fonctionnement des rivières :

  • Enfoncement du lit entrainant la déstabilisation d’ouvrages (ponts, digues…) et la baisse de niveau des nappes phréatiques.
  • Chenalisation du cours d’eau et donc augmentation de la violence des crues
  • Diminution de la valeur écologique du cours d’eau et de la biodiversité

Une solution

laisser un espace suffisant pour le bon fonctionnement des cours d’eau

Un espace préservé, permettant à la rivière de s’étaler, de divaguer librement, va avoir de nombreuses retombées positives sur le fonctionnement des cours d’eau et sur les activités humaines.

Mieux gérer les risques

Permettre à la rivière de dissiper son énergie en s’étalant sur des zones où elle fera peu de dégâts permets de diminuer les contraintes sur les berges à conserver (donc moins de travaux protection), de diminuer l’intensité des crues à l’aval et de laisser plus de temps pour anticiper et protéger les populations. En divaguant sur des zones qui lui sont dévolues, la rivière va mobiliser et transporter les graviers nécessaires à son bon fonctionnement et en évitant les risques de déstabilisation des ouvrages (ponts, digues, berges…)

Favoriser la biodiversité

La préservation des zones naturelles permet au cours d’eau d’assurer sa fonction de corridor écologique. Les espèces vont pouvoir y vivre, s’y déplacer et ainsi assurer leur cycle de vie. Les divagations du cours d’eau vont entrainer, au grès des crues, une diversification et un renouvellement des milieux et des habitats, garant d’une faune et d’une flore riche et variées.

Améliorer la qualité environnementale et paysagère

Une rivière en bon état de fonctionnement, c’est une mosaïque de paysages favorables à la qualité et au cadre de vie, aux activités humaines et à l’attractivité du territoire.

Garantir une eau de bonne qualité

Un lit large, dans lequel la rivière peut divaguer, va améliorer les échanges avec les nappes phréatiques, favorisant la recharge de celles-ci et garantissant l’alimentation en eau pour les populations et un soutien d’étiage pendant les périodes sèches. La présence d’une végétation en bon état en bord de rivière va limiter les risques de pollution en assurant la filtration des eaux de ruissellement depuis les champs, les routes… Enfin, l’eau circulant au travers des graviers va se trouver naturellement épurée par effet de filtration et par l’action des micro-organismes.