La renouée du Japon dans la Drôme

Les renouées géantes appartiennent à la famille des Polygonacées (comme l’oseille, le sarrasin, la rhubarbe, etc.). Importée du Japon au 19ème siècle pour l’ornementation et ses propriétés mellifères et fourragères, elle aime les milieux ensoleillés et proches des cours d’eau.

Elle est reconnaissable à ses tiges creuses et présentant des taches rouges. Ses feuilles larges et épaisses sont tronquées à la base. A la fin de l’été, des grappes de fleurs blanches apparaissent à leur base.

Plusieurs variétés envahissantes existent : la renouée du Japon, la renouée de Sakhaline, la renouée de Bohème.

Le constat

La renouée du japon a commencé à coloniser l'aval de la rivière Drôme et certains affluents.

A l’aval de Crest, la renouée a très largement proliféré. Des massifs sont répartis un peu partout. Lorsque l’on arrive à une telle phase d’envahissement, les interventions de lutte deviennent incertaines et très coûteuses.

La graine de la renouée est stérile. Sa dissémination se fait uniquement et très efficacement par bouturage : un morceau de tige ou encore 1 gramme de rhizome suffisent à former un nouvel individu.

L’Homme participe fortement à son expansion : terrassement, gyro broyage, débroussaillage qui déplacent des fragments de plante.

Hélas, c’est souvent par ignorance que le jardinier ou le riverain va jeter ou perdre des déchets de renouée dans un cours d’eau. Sans le savoir, il la dissémine et contamine tout un secteur.

Ce qui est reproché à cette renouée :

  • Elle prend la place de la végétation naturelle entraînant une perte de biodiversité.
  • Elle déstabilise les berges et accroît les risques d’érosion.
  • Elle augmente les coûts d’entretien des berges et des talus.

Pourquoi prolifère-t-elle aussi vite?

Les caractéristiques qui permettent à la renouée du Japon de dominer la flore locale

C’est une plante vivace qui supporte aussi bien le gel que les fortes chaleurs.

Ses tiges ont une croissance très rapide (jusqu’à 5cm/jour) atteignant 3m pour la renouée du Japon et jusqu’à 4m pour la renouée de Sakhaline.

Ses racines sont des rhizomes traçants qui stockent une grande quantité d’énergie. Cela explique la forte capacité de repousse des renouées en sortie d’hiver ou en cas de coupe, et lui permet un étalement au sol très efficace.

L’hiver, la renouée abandonne ses tiges aériennes et garde toute son énergie sous terre dans le rhizome en attendant les conditions printanières.

  • Elle se bouture parfaitement à partir d’infimes fragments de tige ou de rhizome emportés à l’occasion des crues
  • Elle émet, par ses racines, une substance qui concurrence tout autre végétal à proximité
  • Et enfin, elle est capable de s’affranchir de la plupart des herbicides courants en excrétant leurs molécules actives...

L'intervention du SMRD

Lorsque la renouée est trop implantée, il y a peu d’espoir de l’éliminer. En revanche, en phase de colonisation, des interventions sont encore possibles.

De l'amont vers l'aval, le SMRD a ainsi prévu de commencer ses interventions de l’amont vers l’aval avec deux types d’action:

  • Des actions mécaniques de décaissement et concassage de terre infestée sur les foyers mères identifiés et replantation d’espèces locales
  • Des actions d’arrachage manuel sur les pieds disséminés en aval par les plantes mères.

Un suivi des secteurs traités sera ensuite réalisé car il est possible que plusieurs interventions successives soient nécessaires pour diminuer et, à terme, supprimer les plants.

Lorsqu’un pied a pu s’installer dans un cours d’eau, il constitue alors une souche mère susceptible d’infester tout le tronçon aval.