Projet de réhabilitation du lac des Freydières
Le lac des freydières, d’une superficie de 5 ha, se situe en rive droite de la Drôme, sur la commune de Grâne, en périphérie de la Reserve Naturel des Ramières.
Ce plan d’eau est une ancienne gravière, exploitée jusque dans les années 90 et la construction d’une digue la séparant du lit vif de la Drôme.
La dégradation de la digue fait aujourd’hui craindre une rupture de celle-ci avec des conséquences néfastes et non maitrisées pour la sécurité des biens et des personnes et pour le bon fonctionnement de la rivière.
Depuis 2017 le SMRD, en partenariat avec la CNR et l’Agence de l’Eau réfléchi a une solution pérenne adaptée aux enjeux socio-économiques et naturels du site.
De 1950 à 2003
Évolution du site
Jusque dans les années 1950, avant le début des extractions massives de graviers, le secteur se présente comme une large zone de divagation ou la rivière peut perdre sa puissance et présentant des milieux particulièrement riches du point de vue écologique.
Le lit, très large (environ 500 m) présente alors une physionomie « en tresse », sans végétation du fait d’une dynamique très forte.
Jusque dans les années 1950,
Avant le début des extractions massives de graviers, le secteur se présente comme une large zone de divagation ou la rivière peut perdre sa puissance et présentant des milieux particulièrement riches du point de vue écologique.
Le lit, très large (environ 500 m) présente alors une physionomie « en tresse », sans végétation du fait d’une dynamique très forte.
Les extractions en lits mineurs, pour faire face à la demande croissante en matériaux de construction, débute en 1957. Ce sont d’abord des prélèvements modérés, sur les bancs de graviers, mais qui vont rapidement prendre de l’ampleur et nécessiter la construction d’ouvrage (épis) dans le cours d’eau.
Au début des années 1980
face aux impacts des extractions (enfoncement des lits, déstabilisation des ouvrages…) l’autorisation d’extraction en lit mineur est supprimée.
Une nouvelle autorisation est cependant accordée pour la création de souilles (zone de prélèvement) en bordure du lit. Le futur lac des Freydières commence à prendre forme. A l’origine, le projet envisagé la création de 4 plans d’eau.
Dans les années 1990,
Les études liées à l’élaboration du 1er SAGE mettent en avant les conséquences très graves des extractions sur l’abaissement généralisé du lit de la Drôme. Face à ce constat (et par anticipation de l’interdiction des extractions par la Loi sur l’Eau de 1992), les élus locaux prennent l’initiative de la construction d’une digue séparant la souille du lit vif. Cette digue est construite rapidement par le SMRD en 1991. La souille n’étant plus alimentée par les matériaux de la Drôme elle est exploitée jusqu’en 1995 puis abandonnée. Le volume de matériaux manquant est alors de 220 000 m3.
En 1998, pour faire face à l’incision, le seuil des Pues est reconstruit afin de stabiliser le fond du lit de la Drôme et de limiter les risques de déstabilisation des digues d’Allex et Grâne.
En 2014,
Une étude géomorphologique globale, réalisée par le SMRD, pointe directement les dysfonctionnements liés à la l’aménagement actuel du site. En effet, les différents ouvrages (epis, digue…) restreignent l’espace nécessaire à la rivière, avec de nombreuses conséquences :
- Diminution de la dynamique latérale de la rivière accompagnée du développement de la végétation dans le lit.
- Forte sollicitation des ouvrages en rive droite (voie SNCF, Station d’épuration) et de la digue du lac en rive gauche.
- Augmentation des contraintes érosives à l’aval
- Banalisation des milieux et des habitats
Cette étude pointe le risque de capture de la rivière, en cas de rupture de la digue, comme une action prioritaire.
Le risque de capture et ses conséquences
Lors de la crue de 2003, une brèche d’une centaine de mètre s’est ouverte dans la digue. La Drôme s’est alors écoulée partiellement au travers du lac.
L’Etat actuel de la digue et l’évolution du lit de la Drôme rend inexorable le phénomène de capture, c'est-à-dire l’écoulement de la totalité de la Drôme au travers du lac sans possibilité de revenir dans son lit.
La capture totale de la Drôme aurait alors des conséquences importantes et non maitrisée :
Le captage des matériaux par le plan d’eau va entrainer une érosion régressive (incision du lit vers l’amont) et progressive (incision du lit vers l’aval). Cet enfoncement du lit va avoir des conséquences directes sur les ouvrages (risque de destabilisation du seuil des Pues, des digues…) et les berges, sur l’abaissement de la nappe phréatique, sur la perte de qualité écologique.