Des espèces qui ont besoin d’aide

Le bassin versant de la Drôme est riche en espèces piscicoles « grands migrateurs », dont les espèces les plus représentatives sont menacées comme l’alose feinte, l’anguille. Afin d’assurer leur survie, il est nécessaire de permettre la franchissabilité des ouvrages transversaux pouvant constituer un obstacle à leur migration. La continuité piscicole est également importante pour les espèces devant migrer pour assurer leur cycle biologique (truite). Un obstacle peut aussi empêcher le retour d’espèces plus sédentaires chassées par une pollution ou une crue exceptionnelle et ainsi limiter la reconquête de leur territoire d’origine (apron, lamproie de Planer, chabot). Une espèce cible est une espèce pour laquelle on souhaite améliorer l’habitat.

Rivières torrentielles & têtes de bassin

La Drôme des sources à l'aval de Die et tous ses affluents

La truite fario (Salmo trutta fario) :

La truite fario (ou truite autochtone) est un poisson de la famille des salmonidés qui privilégie les rivières à courant vif et aux eaux oxygénées. La souche méditerranéenne est encore présente sur la Drôme et favorisée par le plan de gestion piscicole (PDPG) par une gestion patrimoniale

La Drôme des sources à Chatillon et le Bez

Le chabot (Cottus gobio) :

Sa forme lui permet de rester plaqué au fond, sur des fonds caillouteux, même en cas de fort courant. Ses couleurs et sa texture l’aident à se camoufler très efficacement. Il est classé parmi les poissons vulnérables au niveau européen. Cette espèce accompagne très souvent la truite sur les têtes de bassin. D’ailleurs, le sous-bassin du Bez abrite la plus belle population de Chabot de la Drôme.

Rivières de plaines & Rivières en tresses

La Drôme en aval de Châtillon

L’apron du Rhône (Zingel asper) :

De la famille des percidés (comme la perche ou le sandre), ce petit poisson utilise ses nageoires comme appui sur le fond du cours d’eau. Il affectionne les rivières présentant des milieux diversifiés, où, alternent les zones de courants et les zones plus calmes et profondes. En effet, il occupe des milieux différents selon son sexe, son âge ou la période de l’année (reproduction). Il est en danger critique d’extinction depuis 1996 et bénéficie d’un programme de réintroduction sur la Drôme depuis plus de 8 ans. Cette espèce est en « tête de liste » des espèces aquatiques à sauver de l’extinction. L’Apron du Rhône est spécifique au bassin Rhône-méditerranée, depuis le Jura suisse jusqu’à la Durance. On ne le retrouve que sur quelques affluents du Rhône comme la Drôme, l’Ardèche, la Loue ou le Verdon.

En savoir plus

Le blageon (Telestes souffia) :

C’est un animal relativement peu commun présent de l’Est de la France à l’ex-Yougoslavie Bosnie- Herzégovine. Une autre population importante se situe entre le Nord de la Roumanie et le Sud-Ouest de l’Ukraine.

Le barbeau méridional (Barbus meridionalis) :

Présent aussi sur quelques affluents comme la Grenette, la Gervanne et la Roanne aval et sur le haut du bassin de la Drôme (zone de moyenne montagne), le barbeau méridional est adapté aux eaux vives de la Drôme et aussi aux chaleurs estivales. C’est une espèce menacée actuellement (liste rouge UICN).

Pour les espèces disparues mais historiquement présentes, des Plans nationaux identifient des Zones d’action prioritaire. C’est le cas de l’alose feinte et de l’anguille sur la Drôme. L’anguille européenne, grand migrateur, au bord de l’extinction en France, bénéficie d’un règlement spécifique pour restaurer ses populations. La difficulté principale étant de remonter le corridor Rhodanien jusqu’à la Drôme. Nous sommes, pour l’Anguille, en zone d’action prioritaire jusqu’au Claps pour la rivière Drôme.

Ne pas aggraver la situation : une première étape primordiale dans la démarche

Empêcher la construction de nouveaux obstacles

Dans son arrêté 13-251 du 19 juillet 2013, le Préfet de la région Rhône-Alpes a défini une liste de cours d’eau dont la valeur écologique est reconnue et qui participe au soutien de la biodiversité et du bon état écologique des milieux aquatiques.

La Commission locale de l’eau n’a pas attendu cette liste dite « liste 1 » pour empêcher la construction de nouveaux obstacles à la continuité écologique sur tous les cours d’eau du bassin versant.

« Tout nouvel ouvrage, installations et travaux soumis aux rubriques 3110 2e alinéa, 3120 et 5220 de l’article R.214-1 du Code de l’environnement, devra être franchissable par conception en fonction des espèces présentes, ainsi que les espèces cibles définies »

Les 253 ouvrages recensés témoins de l'impact sur la continuité

Améliorer l'existant, mieux connaître pour mieux agir

Quel est le Besoin?

Exemple du cycle biologique de la truite fario
(issu de Bostelmann 2003)