La Continuité écologique se définit par la libre circulation des espèces, une hydrologie proche des conditions naturelles et le bon déroulement du transit sédimentaire dans les cours d’eau.

La restauration de la circulation des espèces dans les corridors écologiques comme les rivières est une priorité nationale traduite dans la DCE (Directive cadre sur l’eau) depuis le Grenelle de l’environnement 2, puis reprise dans la Loi sur l’eau et des milieux aquatiques (LEMA) de 2006. Cette notion inscrite dans le Code de l’environnement est définie « comme la libre circulation des organismes vivants, leur accès aux zones indispensables à leur reproduction, leur croissance, leur alimentation ou leur abri, le bon déroulement du transport naturel des sédiments, ainsi que le bon fonctionnement des réservoirs biologiques ».

Le SAGE

Le Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE), aux côtés des services de l’Etat, souhaite restaurer cette continuité écologique pour deux raisons:

Continuer à rendre nos cours d’eau favorables au développement des espèces et lutter contre la perte de biodiversité

S’assurer du bon fonctionnement morphologique des cours d’eau.

Les objectifs à atteindre ne sont pas forcément toujours acceptés par l’ensemble des usagers, comme les propriétaires de moulins, les gestionnaires de microcentrales hydroélectriques ou les bénéficiaires de droits d’eau avec les canaux d’irrigation. Le respect de la continuité écologique représente une contrainte qui limite les bénéfices attendus de l’exploitation des rivières.

Des aménagements pour un usage industriel, routier ou agricole

Des conséquences sur les cours d'eau

Ces seuils, pour les plus anciens, datent du Moyen-Âge ou de la révolution industrielle du XIXe siècle. Aujourd’hui, ces ouvrages ne sont plus forcément utilisés, ni performants et beaucoup sont à l’abandon. En se dégradant progressivement, ils peuvent être dangereux vu leur hauteur (inférieur à 5 m). Ils génèrent également des perturbations pour les milieux.

Niveau biologique :

  • Lorsqu’il y a élargissement de la lame d’eau, réchauffement possible de l’eau à l’amont favorisant l’évaporation, la concentration de polluants, l’eutrophisation et le développement d‘algues vertes (cyanobactéries) en été
  • Perte / modification d’habitats favorables aux espèces qui se retrouvent noyés, colmatés ou détruits
  • Obstacle à la mobilité des espèces et à la réalisation de leurs cycles biologiques complets
  • Obstacle aux migrations le long du corridor rivière.
  • Une modification possible des débits à l’aval des ouvrages par dérivation d’eau dans un canal, le plus souvent

Niveau sédimentaire :

  • Perturbation de la circulation des sédiments ;
  • Modification du profil en long en cas d’accumulation de sédiments à l’amont de l’ouvrage (risque inondation) et d’affouillement à l’aval (risque érosion d’ouvrages, appauvrissement de la diversité du milieu).

Les préconisations les plus adaptés pour y remédier ?

  •  L’effacement de l’ouvrage reste la solution la plus efficace avec abandon du droit d’eau
  • Ouverture d’une brèche et réduction de la hauteur du seuil (ouvrage de moins de 2 m)
  • Création d’un dispositif de franchissement : la passe à poissons ou la rivière de contournement (ex : passe de la CNR à Livron)
  • Aucune intervention sur un ouvrage ruiné : le rétablissement de la continuité se fera naturellement.