Comment a évolué le niveau de la Drôme au fur et à mesure des années ?
Une légère baisse des débits estivaux est observée depuis 1966. (Etude volumes prélevables Artélia 2012).
A-t-on effectué un bilan du pompage actuel pour les cultures ?
Oui, la DDT effectue ce bilan. L’OUGC gère l’ensemble des prélèvements pour tous les irrigants individuels ou en réseau de la vallée de la Drôme. En complément, durant la période estivale et dans le cadre de la gestion des sécheresses, les irrigants sont tenus de transmettre à la DDT, les débits journaliers prélevés à différents pas de temps selon la tension sur la ressource.Pour plus de détails : consulter l’Etude prélèvement unique bassin de la Drôme et l’étude volume prélevable du bassin versant de la Drôme.
Quel impact ont les petits prélèvements sur le débit de la Drôme ?
En 2012 tout prélèvement dans les ressources en eau est soumis à déclaration. Les prélèvements dont la capacité est supérieure ou égale à 8 m³/h sont soumis à Autorisation.
Les petits prélèvements sont loin d’être tous déclarés et connus mais on peut imaginer que leur cumul peut avoir un impact.
http://www.drome.gouv.fr/prelevements-d-eau-a2927.html
Quel impact du prélèvement sur rivière et ruisseaux ?
Toutes ces questions ont fait l’objet d’une étude sur 3 ans portée par le SMRD "Etude de détermination des volumes prélevables" Artélia 2012. Les prélèvements ont été estimés en fonction des usages ainsi que la disponibilité de la ressource.
Afin de ne jamais dégrader l'habitat piscicole de plus de 20% sur le bassin (seuil proposé comme limite critique par l'IRSTEA), il convient de réduire en moyenne de 15% l'ensemble des prélèvements (superficiels et souterrains), tous usages confondus, par rapport à leurs niveaux actuels sur la période d’étiage de juin à mi-septembre. Depuis 2006, la mise en service de la réserve des Juanons (>1Mm3 par an) a permis de bien diminuer la pression de prélèvement sur le milieu. Sur les parties amont du bassin, les prélèvements actuels restent acceptables, mais ne doivent pas être augmentés. Sur la Grenette, ils doivent être fortement diminués.
Suite à cette étude, un Plan de gestion de la ressource en eau a été rédigé et approuvé par le CLE en 2014. Il propose des actions pour atteindre cet objectif de réduction des prélèvements. Il est disponible sur ce site onglet Documentaion; Par Thèmes.
Pour aller plus loin vous pouvez consulter le " Rapport enquête publique : Autorisation unique pluriannuelle de prélèvement pour l’irrigation dans le bassin versant de la Drôme 13 mars 2017 – 12 avril 2017"
http://www.drome.gouv.fr/IMG/pdf/sygred-rapport.pdf
Impact de la récupération des eaux de pluie sur l'écosystème ?
La récupération de l’eau de pluie peut permettre son usage intermédiaire (irrigation, douche, WC, …) avant son retour au milieu naturel. L’eau de pluie utilisée au jardin ou à la maison peut compenser les prélèvements en nappe ou en eau superficielle de l’eau de distribution dans la mesure où l’on reste vigilant aux économies d’eau. En effet, la récupération d’eau de pluie n’est pas écologique si elle entraine des gaspillages en raison de son coût moindre. En limitant la production d’eau potable, des économies d’énergie et/ou produits type chlore sont réalisée.
Comment avoir des informations sur les récupérateurs d'eau ? Y-a-t-il des aides financières ?
Des communautés de communes peuvent inciter la récupération d’eau de pluie en mettant en place des aides financières (subventions, achats groupés, …) : se rapprocher de votre communauté de communes.
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31481
Où en est-on de la récupération des eaux pluviales en secteur forestier, agricole, urbain ?
A l’échelle domestique et urbaine, plusieurs outils réglementaires impactent la gestion des eaux pluviales : les SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale), le SDAGE et le SAGE. En complément, la commune peut également s’appuyer sur son règlement du service assainissement, mais surtout sur le Plan Local d’Urbanisme (PLU) et le zonage d’assainissement pluvial, pour imposer des règles aux constructeurs et aménageurs publics ou privés pour la maîtrise des eaux pluviales. Les rejets importants d'eaux pluviales sont soumis à une procédure «au titre de la loi sur l'eau» (art. L. 214-1 à L.214-6 du code de l'environnement). La collecte, le transport, le stockage et le traitement des eaux pluviales constituent un service public administratif relevant des communes selon le code général des collectivités territoriales. Contrairement aux dispositions applicables en matière d'eaux usées, il n'existe pas d'obligation générale de raccordement en ce qui concerne les eaux pluviales. Le raccordement peut cependant être imposé par le règlement du service d'assainissement ou par des documents d'urbanisme.
Pour la gestion en milieu agricole et forestier, se rapprocher des organismes compétents (Chambre d’agriculture et ONF).
Pourquoi ne pas retenir l'eau, afin d'éviter en période d'étiage d'être en dessous du débit réservé ?
Le stockage inter saisonnier par bassins de rétention, les barrages et la recharge de nappes sont des solutions techniques pour retenir l’eau. Ces solutions représentent de fortes contraintes administratives et engagent de très lourdes dépenses. Le prix du mètre cube « au robinet » est très important. Cependant, des réserves d’eau ont été récemment construites (cas de la réserve de Juanon en 2006 pour l’irrigation en aval du bassin et autres projets individuels) ainsi que des essais de recharge dans la nappe d’Allex qui n’ont pas abouti. Des projets sont toujours à l’étude.
Pourquoi ne pas mettre en place un système pour récupérer l'eau de pluie et en faire quelque-chose ?
La récupération des eaux pluviales est désormais conseillée à l’échelle individuelle. A l’échelle communale et territoriale, la gestion des eaux pluviales est une compétence communale : se référer au Plan Local d’Urbanisme de votre commune.
Est-il possible de créer des retenues qui se rempliraient en automne /printemps et seraient utilisées par les agriculteurs en été ?
La récupération d’eau de pluie est une solution pour disposer de l’eau en été sur le bassin versant de la Drôme. Elle permet de maintenir les usages à une période où il y a moins d’eau.
Pensez aussi au remplissage des piscines avant le 1er juin, date préconisée au SAGE. Et si vous n’avez pas encore de piscine, préférez les installations collectives ou semi collectives entre voisins pour réduire les coûts mais surtout mutualiser et optimiser les quantités d’eau prélevées au milieu.
Pour le secteur agricole, il y a deux situations, soit l’agriculteur accède à un réseau d’irrigation collectif soit il puise son eau individuellement. Dans les deux cas, les projets sont importants car ils améliorent la situation estivale des rivières et ils sont aidés par l’Agence de l’eau et le Département et parfois l’Europe. Des autorisations de l’Etat sont nécessaires au titre de la Loi sur l’eau.
Les irrigants collectifs travaillent à grande échelle pour disposer de ressources de substitution de l’eau de la Drôme lorsque son niveau est trop bas. Une retenue d’eau a ainsi pu être construite au nord de Crest qui peut fournir plusd’1M m3. Cette retenue est remplie principalement en hiver et un peut durant l’été par l’eau de l’Isère et de la Bourne lorsqu’elles en ont suffisamment. Aujourd’hui, ils travaillent à un deuxième projet qui consiste à utiliser l’eau du Rhône pour 2M m3 qui ne seront plus prélevées dans le Drôme, rivière sensible aux assecs l’été. Avec ces deux projets, les irrigants collectifs de la vallée vont réduire leur prélèvement dans la Drôme et on espère améliorer l’état de la Drôme aval en été.
Les irrigants individuels ne sont pas raccordés aux réseaux et doivent donc trouver des solutions individuelles également. Sur les affluents, certains construisent des petites retenues, dites collinaires, qui se remplissent en hiver pour être utilisées l’été. Deux sont en cours de construction sur la Grenette.
Pluviométrie et usage domestique de l'eau ?
En 2012, l’EVP (Artélia), synthétise les données de pluviométries : en résumé en moyenne 750mm sur la basse vallée, le Vercors et la foret de Saou autour de 1200mm (cartographie visible dans l’étude volume prélevable et atlas du SAGE).
Evolution climatique à l’échelle du département Drôme :
Cf PROJET ECCLAIRA : Evaluation du changement climatique, ses adaptations et impacts en Rhône-Alpes ; partenariat opérationnel entre équipes de recherche et collectivités territoriales.
A L'échelle Francaise En 2012, 3,7 milliards de m3 d’eau potable sont facturés pour les usages domestiques. Outre la consommation des ménages, cela inclut également celle de l’ensemble des activités et services raccordés au réseau public de distribution d’eau potable. Cela représente en moyenne 145 litres par jour et par habitant en 2012, contre 165 litres en 2004, valeur maximale calculée depuis 1998. Il s’agit, après une hausse entre 1998 et 2004, d’une inversion de tendance observée dans toutes les régions. Le niveau de consommation fluctue en fonction du climat, de la part de l’habitat individuel dans l’ensemble du parc de logements, de la présence ou non de piscines et de jardins et de l’activité touristique. Ainsi, en 2012, la consommation varie de 109 litres par jour et par habitant permanent en Nord – Pas-de-Calais à 193 litres en Corse.
Depuis (2018-2019), le laboratoire d'écologie Alpine a affiné les réfexions a l'échelle de la Vallée de la Drôme, via le projet "Trajectoires d’adaptation au changement climatique dans la Vallée de la Drôme -Diois".
On parle de rationner l'eau mais a-t-on levé l'alerte sur les cultures inappropriées et les méthodes d'arrosage ?
Lorsqu’un agriculteur choisi d’implanter une culture irriguée, il prend un risque, celui de n’avoir pas assez d’eau pour la cultiver. Il engage également des dépenses supplémentaires, en temps et en énergie pour assurer cette irrigation. Les irrigants travaillent pour limiter ces dépenses et ces risques. La diversification des cultures en fait partie, de façon à étaler le besoin en eau et sécuriser les productions.
La diversité des rotations de cultures est assez développée permettant une adaptabilité et une viabilité des structures agricoles. En termes de diversité d’assolement, le territoire est déjà en avance avec une moyenne de 4 à 5 cultures par exploitation (Cf. Programme national APPEAU 2006). En comparaison au niveau national, en 2017, il est demandé aux exploitations de plus de 30ha d’utiliser 3 types de culture minimum (« paiement vert »).